jeudi 14 novembre 2013

À la recherche du gant perdu





Je ne vous apprends rien, c'est la crise !

Plus d'embauche dans le secteur de la santé, un nombre d'infirmiers au chômage bien gardé secret des plus hautes sphères tant le manque de personnel sur le terrain est criant. Imaginez-vous le scandale si l'abominable vérité éclatait au grands jour ?

Une logique financière froide, dangereuse et implacable qui pousse nos grands pontes à couper dans la masse salariale. Des cliniques et maisons de retraite tenues par les mains "propres" des actionnaires pour qui un patient, un résident, un Etre Humain avant tout, ne l'oublions pas, représente une courbe sur un graphique.

Une logique financière qui préfère investir 340 000 Euros dans trois œuvres d'Art plutôt que dans le personnel. C'est pour le confort des patients vous argumenteront-ils.

Mensonge !

C'est pour vous, vous qui êtes extérieurs au monde du soin, vous faire croire que tout va bien. Une décoration chic et soignée. La vitrine est belle, elle inspire confiance. Entrez, entrez donc chers clients, ici nous sommes au top comme notre façade vous l'insinue. Soyez rassurées chères familles nous chouchoutons vos proches.

La vérité je vous la dis et non sans risque, car là où certains y verront de la résistance, d'autre y verront de la trahison, de la calomnie. La vérité est que si on avait réellement pensé au confort des patients, on aurait par exemple investi ce budget dans l'embauche d'un art-thérapeute.

Ceci aurait permis entre autre de :
- permettre aux patients de décharger leurs angoisses à travers l'Art. C'est la sublimation.
- combattre l'ennui des patients, le temps à l'hôpital pour eux défile très lentement.
- leur redonner confiance en eux, augmenter leur estime d'eux-même à une période de leur vie où ils sont le plus vulnérable.
- Décorer ces fameux murs blancs avec des œuvres qui parlent à ceux qui les arpentent.

Mais je n'y connais rien, je n'ai pas à m'occuper de ça, ce sont des histoires de grands et ce n'est certainement pas la même enveloppe... À bon entendeur.

En attendant je me mêle de mes fesses gants. Mes gants qui me permettent de me protéger et de protéger mes patients quand je fais des soins. Mes gants dont le prix est certainement plus élevé que ces œuvres tant il devient difficile de mettre la main sur eux. Le comble pour un gant ! À l'heure où je n'ai que quatre minutes par jour, transmissions comprises, à consacrer à chaque personne dont on me demande de prendre soin, je perds de longues secondes et me retrouve obligée de couper dans mon temps de soins à la recherche du gant perdu ...

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