samedi 5 janvier 2013

Psychotypologie des patients


Ou comment apprendre à cerner votre patient en un clin d'oeil



Qui se cache derrière ce patient ?


Vous avez appris à jongler avec les différents profils des infirmières et à survivre dans jungle hospitalière. Reste à voir le plus gros du travail, celui pour lequel on est là : le patient. Il y a celui qui nous émeut, celui qui nous fait rire, celui auquel on s'attache et celui qui a le don pour nous mettre les nerfs en pelotes en un rien de temps. Derrière chaque porte de chambre, une nouvelle personnalité à laquelle il va falloir s'adapter vite pour une meilleure prise en charge.

Ici, en exclusivité, je vous ai concocté un petit récapitulatif des différents profils de patients.

Le (trop) gentil : Il est tellement discret qu'on n'en oublie son existence. Il s'excuse dés qu'il vous adresse la parole, attend que vous passiez dans sa chambre pour vous demander le bassin, fait son lit le matin alors qu'il tient à peine debout, souffre en silence car il n'ose pas vous déranger. Il a une mère infirmière ou aide-soignante et l'a tellement entendue se plaindre de la surcharge de travail qu'il n'ose plus vous faire travailler du tout.Ce pauvre patient se retrouvera systématiquement récompensé de sa gentillesse à partager sa chambre avec celui que personne ne supporte. Normal c'est le seul à ne pas râler. Attention, le jour où vous entendez retentir la sonnette de la chambre du (trop) gentil, accourez immédiatement : c'est que vraiment ça ne va pas.


'insupportable : Il partage donc sa chambre avec le (trop) gentil. L'insupportable ne parle pas, il aboie. Il vous regarde de haut en bas quand vous entrez dans sa chambre cherchant quelle remarque acerbe il va bien pouvoir vous faire. il ne vous communiquera rien sur son état de santé préférant s'adresser aux médecins auxquels il fait des ronds de jambes dignes de ceux d'une danseuse étoile. Il vous appelle en moyenne toutes les 17 minutes pour : baisser un peu le store, relever un peu le store, monter le son de la TV, baisser le son de la TV, parce que les piles de la télécommande ne fonctionnent plus (ah donc il savait s'en servir ?), vous dire que c'est inadmissible qu'il n'y ait pas le wifi à l'hôpital, vous demander le menu du jour "qui de toute façon sera immangeable", vous demander un autre drap (car l'insupportable y renverse systématiquement son café. "Pas bon le café d'ailleurs") et... pour rien en fait il n'était plus sûr de savoir à quoi servait le bouton de la sonnette alors il a appuyé pour voir. L'insupportable empêche son voisin de se reposer, allume la grande lumière en pleine nuit quand il a besoin d'aller aux toilettes, regarde la tv (dont le (trop) gentil paye l'abonnement) jusqu'à 1h du matin. L'insupportable est le genre de patient qui un jour, sans prévenir, va fondre en larmes et vous confier toute sa détresse. Mais attention, il en sera tellement honteux qu'il mettra les bouchées doubles le lendemain pour vous énerver.




Le comique : Le comique n'a pas un physique avantageux, sa santé n'en parlons pas. Son sens de l'humour lui a permis de survivre dans cette société où l'image est reine. Le problème avec le comique c'est que vous ne savez pas si c'est du lard ou du cochon. Il hurle "aïe aïe aïe" dés que vous le touchez, mais impossible de savoir s'il a vraiment mal. Il s'aventure dans des jeux de mots hasardeux que vous avez du mal à suivre dés le milieu de votre journée de travail et vous regarde d'un oeil expectatif, attendant du répondant de votre part. Attention, le danger avec le comique c'est de se laisser aller à trop de familiarités. Gardez toujours en tête que le comique est extrêmement susceptible, ses blagues étant une maigre carapace à son grand manque de confiance en lui. Alors riez poliment et pesez vos mots si vous ne voulez pas le transformer en clown triste.




Le dépressif : Dés que vous entrez dans sa chambre, l'atmosphère qui s'y dégage pèse sur vos épaules comme 50 kg de plomb. Il vous regarde le sourire à l'envers, hausse les épaules à vos sollicitations, n'attends plus rien de vous ou des autres. Il répond systématiquement en penchant la tête du côté gauche "ça fait aller" quand vous lui demandez comment il va. Il rit jaune quand vous lui souhaitez un bon appétit. Sa dépression est souvent couplée à une grande anxiété, d'où ce TIC agaçant de claquer sa langue contre son palais à intervalles réguliers. Pour apaiser ses angoisses le dépressif a besoin d' énormément d'informations, savoir quels soins, quand, comment et pourquoi on va les lui faire. Il faut éviter autant que possible de perturber ses habitudes et respecter un planning à la lettre. Ses innombrables questions peuvent parfois vous peser sur le système, d'autant plus qu'il va falloir vous répéter souvent car les traitements psychotropes lui font perdre la mémoire. Avec lui, patience est le maître mot.




Le charmeur : commercial de profession, même sur un lit d'hôpital il ne peut s'empêcher de séduire...du moins d'essayer car le charmeur dont on parle ici est souvent le stéréotype du gros lourd de la drague. La tête bourrée de clichés sur les infirmières, il vous pense trop sotte pour voir son petit manège. Il a une fâcheuse tendance à confondre les IDE avec des masseuses "exotiques" et passe la journée torse-nu dans son lit, tentant de vous impressionner par ses biceps dessinés à la gonflette. Celui-là remettez le vite, poliment mais sûrement à sa place avant qu'il ne se transforme en harceleur.

Le régressif: Quand il est arrivé à l'hôpital il avait toute sa tête et toute son intégrité physique. Aussitôt après avoir franchi le pas de la porte de sa chambre, ce n'est plus le même homme, il a rajeuni...peut être un peu voire beaucoup trop. Le régressif ne prend plus sa douche si vous ne lui proposez pas, il ne pose aucune question sur ses traitements ou ses examens, c'est tout juste si vous ne devez pas lui tartiner son pain de beurre le matin. Le régressif est dans la vraie vie un hyperactif qui aime tout contrôler dans son domaine. Il a tellement tiré sur la corde que son corps l'a rappelé à l'ordre d'une manière ou d'une autre. Sortez le de son milieu et il est complètement perdu. Ce dont il a besoin : du repos, beaucoup de repos. Proposez lui de se faire apporter des bouchons d'oreilles et aidez le à définir ses priorités.

Le condescendant : le condescendant ne connait rien à votre profession, il pense que vous êtes devenue infirmière parce que votre faible niveau intellectuel ne vous permettait pas de faire grand chose d'autre et qu'au moins dans cette voie il y avait du boulot. Le condescendant vous explique en long, en large et en travers pourquoi l'hôpital va mal et comment vous devriez exercer votre métier pour pallier les problèmes d'organisation. Il vous demande trois fois de vérifier que vous n'êtes pas en train de vous tromper de traitements. Ne gaspillez pas votre énergie à tenter de prouver au condescendant que vous n'êtes pas la sotte qu'il croit, vous vous épuiseriez. Il est de toute manière bien trop auto-centré pour changer d'avis.

La pie voleuse : je la met au féminin car pour le coup c'est souvent une femme. La pie voleuse ne roule certes pas sur l'or mais elle n'est pas à plaindre non plus. L'avantage avec cette patiente, c'est que le ménage sera vite fait dans sa chambre le jour de sa sortie : des draps à la solution hydro alcoolique en passant par le pied de perfusion (pour faire un porte-manteau ?) et le bassin (mais...pourquoi ?) la pie voleuse a tout embarqué. Il y a un moyen de la reconnaitre : la pie voleuse se plaindra souvent de côtiser trop cher à la sécurité sociale aux vues des services rendus à l'hôpital. C'est sa manière à elle de récupérer son dû...sans penser une seconde qu'elle ne fait que participer à la dégradation du système de soins. Ouh la vilaine !




jeudi 3 janvier 2013

Ce cancer qui me fait baisser les bras


Ou pourquoi je ne peux pas travailler en oncologie.



Une cellule cancéreuse

Le cancer me fait peur

En tant que soignants, on a tous nos limites, en déplaise à certains.
La mienne c'est le cancer. L'idée de travailler dans un service d'oncologie m'angoisse au plus haut point.
La vérité, c'est que c'est le cancer en lui-même qui m'angoisse. Le moindre truc qui ne tourne pas rond chez moi ou l'un de mes proches et je m'imagine déjà une tumeur grossissant sournoisement dans le corps, créant des métastases un petit peu partout.
Hypocondriaque me direz-vous ? Pas vraiment, je n'ai pas peur des autres maladies, je ne redoute pas les crises cardiaques, les AVC ou les scléroses en plaques. C'est uniquement cette saloperie de cancer que je n'arrive pas à apprivoiser parce que je sais en mon fort intérieur, qu'un jour ou l'autre il me tombera dessus. Je viens d'une famille où il fait des ravages, je le sens tapi dans mes gènes, je l'ai peut être transmis à mon enfant.

Alors non je ne peux pas travailler en oncologie. Je ne peux pas affronter chaque jour ce que je redoute le plus pour mes proches et pour moi. Je ne peux pas revivre perpétuellement des souvenirs douloureux. La maigreur, les vomissements provoqués par la chimio, la fatigue inexprimable, la douleur des métastases osseuses,  mais surtout la tristesse du désespoir, l'angoisse de la mort plus que jamais matérialisée par ce crabe insidieux qui nous détruit toutes les heures un peu plus.

Non je ne peux vraiment pas travailler en oncologie. Je ne peux pas aider un patient à affronter cette terrible maladie alors que je n'arrive même pas à en appréhender l'idée sans être parcourue par un frisson glacé. Je peux prendre en charge un patient atteint de cancer dans un service de médecine ou de chirurgie. Mais prendre en charge uniquement des patients cancéreux, qui plus est dans un service dédié à cette maladie, non.

J'ai dit à une cadre de santé que je ne voulais pas travailler en oncologie. Elle m'a comme qui dirait envoyée sur les roses. Elle n'a pas cherché à comprendre pourquoi. On soigne des patients pas des maladies. Certes, je ne peux pas la contredire. Je soigne des patients. Un humain soigne des patients, un médicament des maladies. Un humain a des limites. Un soignant est un humain. Un soignant a des limites. Ma limite c'est le cancer.CQFD.


Les soignants face à leur représentation de la mort


" Heureusement que tout le monde n'est pas comme vous ! "

Tout le monde n'est pas comme moi, certains aiment l'oncologie et tant mieux. Je serai bien contente que des soignants qui aiment leur domaine s'occupent de moi quand j'y passerai. Mais tous les infirmiers ont peur d'un secteur en particulier. Ce secteur est celui qui selon nos représentations personnelles, conscientes ou inconscientes, nous renvoi à notre propre mort. Nous demander de côtoyer quotidiennement notre propre mort revient à nous demander de faire corps avec elle, danser avec elle sur le chemin de la vie. C'est une hérésie, un non-sens, une absurdité qui peut faire des ravages si elle n'est pas détectée. Chez moi la représentation de la mort est simple, le raccourci d'une consternante banalité : cancer =  ma mort. Ce qui explique que paradoxalement, je ne sois pas rebutée par les services de soins palliatifs. Chez d'autre cette représentation est plus complexe, plus difficile à mettre en lumière et peut mettre le soignant qui ne fait pas les bons choix de carrière en danger.

 Alors, non ne me forcez pas à travailler en oncologie, je ne suis pas prête, pas encore, je ne le serai peut-être jamais. Ne me mettez pas en avant les arguments de pluridisciplinarité, ne me culpabilisez pas de ne pas tendre la main aux cancéreux. Cette main moite et raidie par l'angoisse ne communiquerait rien d'autre que les profondeurs de mon impuissance. Non, ne me culpabilisez pas de connaître mes limites et de les respecter. Ne me montrez pas du doigt, car ce sont ces mêmes limites qui me font avancer, m'empêchent d'abandonner ce si joli métier, là où d'autres qui n'ont pas osé s'écouter ont fini par laisser tomber.

mercredi 2 janvier 2013

Une application Iphone pour les infirmiers


Apple lance une application gratuite pour les infirmiers



Aujourd'hui j'ai testé pour vous une application créée par Maxime Prat pour les infirmiers : Appl'IDE.

Voilà deux semaines que vous travaillez sans relâche et vous n'avez plus les yeux en face des trous ?
On vous force à travailler jusqu'à 67 ans pour toucher votre maigre retraite malgré un début d'Alzheimer ?
Vous êtes étudiants, et les méchantes IDE vous font perdre tous vos moyens en stage ?
Vous voulez trouver un prétexte pour montrer votre Iphone flambant neuf à vos collègues ?
Vous êtes un peu geek sur les bords ?

Alors c'est sûre, cette apllication est faite pour vous. Ce petit pense-bête très simple à utiliser regroupe six chapitres :

- calcul des débits de perfusion en gouttes/minute ou ml/heure
- les normes biologiques
- les normes des gaz du sang artériel
- les groupages ABO
- La description des quatres stades de l'escarre avec illustration, ainsi que les différents pansements, leur description et leur utilisation.
- Les insulines, leur délai et durée d'action.

Je ne pense pas que toutes les fonctionnalités de cette appli soient vraiment utiles mais ce gadget est assez sympa, le design épuré, toujours pratique en cas de trou de mémoire et surtout il est gratuit ! De plus, je n'ai pas trouvé de coquilles dans les informations qu'il contient.

Autre dernier détail : promis je ne détients pas d'obscures actions pour cette appli et je n'ai aucun lien de parenté avec son créateur, je ne le connais même pas. J'avais juste envie de partager avec vous une petite geekerie qui pour une fois nous est destinée.

mardi 1 janvier 2013

Bonne Année 2013


Les voeux de l'infirmiere




Je souhaite à tous les soignants pour cette année :

- des jours de congés respectés
- des heures supplémentaires choisies et payées
- très peu d'insultes, de coups, de crachâts, de morsures, de griffures de nos chers protégés
- un dos en béton armé : adieu lumbago, sciatique et hernie discale
- des jambes de marathonien : bye bye insuffisance veineuse, rétention d'eau et varices
- une peau toute douce : exit les mains sèches et ridées.

Je vous souhaite surtout du renfort dans les services, des créations de postes pour vous décharger. Alors n'oubliez pas cette année on dit NON ! Non je n'effectuerai pas un remplacement de dernière minute alors que je suis déjà épuisée, il y a des intérimaires pour ça. Non je ne ferai pas le travail pour deux ou trois. Embauchez ! Ça paraît difficile comme ça mais si nous tenons tous le même discours, nos actions commenceront à porter leurs fruits pour le plus grand bien de tous : soignants et patients. Allé on répète : NON NON NON (bon faudrait pas que ça devienne un TOC non plus, surtout pour toi la bandeuse)

L'année 2013, je le souhaite, sera marquée par la révolte des infirmiers.

Il parait que dans un blog on ne peut pas que râler et qu'il faut aussi parler de soi. Un gros projet pour moi en 2013, quitter ma région pour plusieurs raisons : avoir un cadre de vie un peu plus sympathique, plus verdoyant, moins pollué, un peu plus d'ensoleillement et surtout pouvoir me loger correctement, offrir une chambre pour ma fille qui va bientôt crapahuter dans tous les sens. Beaucoup de changements en perspective donc... Vous pensez pouvoir m'aider ? C'est par ici.

Découvrez ici mes voeux de Noël

dimanche 30 décembre 2012

CAP infirmier

Ou comment l'Union Europeenne tente de déqualifier la formation en soins infirmiers.


 


Une future infirmiere..tres prochainement 

J'ai recraché mon café par les trous de nez ce matin en apprenant ça sur mon groupe Facebook préféré.
Pour ceux qui auraient la flemmingite dominicale, je vais vous résumer très brièvement la situation : l'union Européenne, à la demande de l'Allemagne, tente de déqualifier nos études en rendant la formation accessible dés la fin de la seconde, et non plus après le bac. Sournoisement, comme ça, entre Noël et le jour de l'an. Permettez moi d'être grossière comme un chameau mal luné face à cette information mais What the fuck ?

L'Allemagne est l'un des seuls pays (peut-être le seul, à rechercher) de l'UE à ne pas avoir d'infirmières à proprement parler, chez eux les IDE correspondent plus aux aides-soignantes chez nous, les médecins se collent aux actes plus techniques. Donc effectivement la formation des infirmiers est moins exigeante là-bas. Mais pourquoi devrait-on niveler par le bas ? Pourquoi l'UE n'exige t-elle pas de l'Allemagne de rehausser son niveau de formation pour s'harmoniser aux autres pays ?

J'ai bien peur encore une fois d'y percevoir une histoire de gros sous, une manière de justifier de nous payer au lance-pierre, de nous museler pour mieux nous asservir, et ce toujours au détriment de la qualité des soins.
Je plaisantais souvent avec mes collègues devant la condescendance de certains patients qui pensaient que seuls ceux qui étaient en difficultés scolaires pouvaient vouloir faire ce métier, réduisant notre diplôme à un CAP (ceci-dit je n'ai rien contre les CAP qui peuvent parfois être les seuls diplômes à ouvrir les portes de certains métiers), s'étonnant qu'on sache la propriété d'un médicament, puisse dépister une hypoglycémie ou même qu'on fasse de la recherche. Malheureusement, force est de constater que ces patients auront bientôt raison. La formation d'infirmier risque de devenir une voie de garage pour ceux qui n'arriveront pas à aller jusqu'au bac, la porte facile à prendre, sans plus de réelles motivations que de se débarrasser de ses études.

Au-delà de ça, je doute que cette formation soit adaptée à un adolescent de 15 ans. Actuellement, 30% des étudiants en IFSi ne vont pas jusqu'au bout de leurs études, souvent une erreur d'orientation. En donnant accès à cette formation à un public encore plus jeune, il faut s'attendre à ce que le nombre d'abandons augmente. En effet, il faut avoir les épaules bien solides et se connaître un minimum soi-même pour supporter la douleur, la mort, la vieillesse, prendre le recul nécessaire sur certaines situations. Il faut aussi avoir une personnalité bien construite pour savoir dire non, savoir dire stop quand la hiérarchie nous force à trop tirer sur la corde. Et que dire des patients au comportement sexuel déviant prenant un malin plaisir à mettre mal à l'aise les infirmières qu'ils imaginent nues sous leur blouse ? Une ado de 15 ans, qui risque d'en être la première victime, saura t-elle le remettre intelligemment à sa place ? Quand j'étais encore à l'IFSI, la plupart des étudiants de ma promotion avait soit un bagage universitaire derrière eux, soit une carrière professionnelle, et ce n'est pas un hasard. Les rares qui sortaient du bac sont peut être ceux qui ont eu le plus de difficultés sur le plan psychologique à suivre cette formation.

Du point de vue du patient, je me demande comment il peut vivre le fait qu'une jeune fille tout juste sortie du berceau puisse lui faire sa toilette. Et que dire de la relation d'aide ? Le relationnel, l'écoute, la réassurance sont les piliers de notre profession. C'est ce qui nous différencie de simples techniciennes de soins (même si beaucoup aimeraient nous réduire à ça). Comment peut-on se sentir compris par quelqu'un qui porte encore sur son visage les stigmates de l'enfance ? Il y a bien sûr des ados plus matures que d'autres, mais l'image qu'ils renverront aux yeux de l'autre restera celle d'un novice de la vie.

Enfin quid de notre reconnaissance à bac+3 si difficilement obtenue (non sans se faire allègrement arnaquer au passage d'ailleurs) ? Si les infirmières n'ont même plus le niveau bac, vont-elles passer de la catégorie A à la catégorie C dans la fonction publique ?

Mais surtout que va faire l'ONI ? Va t-il enfin nous prouver qu'il est vraiment là pour défendre notre profession ?

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