vendredi 28 décembre 2012

Psychotypologie des infirmieres


petit récapitulatif humoristique des différents profils des infirmières



Attention ! ce billet n'a aucune valeur scientifique !


Quand je regarde mes collègues, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de penser à Tekken. Vous savez ce jeu de combat des années 90 ? Je vous arrête tout de suite, je n'ai pas encore envie de leur envoyer un super kaméa méa dans la face, là n'est pas mon propos. Dans ce jeu, chaque personnage a son arme ou son petit pouvoir bien à lui. Chez les infirmières, c'est pareil : elles ont toutes leur spécificité pour aller sur le front. Ces petits détails sont fort révélateurs de leur personnalité en psychologie de comptoir.
Je me suis alors amusée (on s'amuse comme on peut hein !) à classer les IDE en grandes catégories, bien que je déteste habituellement ranger les gens dans des cases. Je déteste ranger tout court d'ailleurs, mais ça c'est une autre histoire dont je vous épargnerai les détails.

Donc, par ordre absolument aléatoire, nous avons :

La piqueuse: Cette infirmière ne se lasse pas de faire des prises de sang et injections en tous genres. Quand elle était étudiante, elle s'entraînait à piquer sur des câbles électriques ou sur ses amis les plus courageux (ou ceux qui n'osaient pas dire non, rappelons qu'on parle de futurs infirmiers) et tannait sans cesse ses référents de stage pour aller faire des bilans sanguins. L'aiguille est à la piqueuse ce que la Ferrari rouge est au kéké, la cravate à l'homme d'enfer affaires. C'est son troisième membre, retirez-le lui et elle perdra toute son assurance. Dans une vie antérieure, c'était un moustique. Décédée brutalement, écrasée entre la paume de main d'un touriste allemand et une table de camping, elle est revenue sur terre sous une autre forme pour se venger. Mais attention, la piqueuse ne "pique" pas seulement votre sang. Le verbe bien affûté, cette infirmière n'a souvent pas la langue dans sa poche et n'hésitera pas à cracher son venin ou envoyer des piques bien senties à toutes personnes dont le visage ne lui reviendra pas (les blonds aux yeux bleus ?)

La panseuse: Les stades de l'escarre n'ont aucun secret pour elle. Elle a appelé son chat Jelonet et son poisson rouge Pyo. Elle s'extasie devant une plaie bien suintante et en hume l'odeur avec délectation. A peine a t-elle signé son premier contrat qu'elle a apposé son nom sur l'interminable liste d'attente du DU plaies et cicatrisations. Ne vous fiez pas au premier abord froid et réservé de la panseuse. Cette infirmière porte en elle-même une plaie qu'elle n'a jamais réussi à cicatriser. Dans une vie antérieure, elle était infirmière croix-rouge. Décédée brutalement sous les bombardements, elle s'est vidée de son sang par ses membres arrachés. La panseuse qui est aussi une penseuse, passe son temps à observer les gens, grattant à la surface de chacun pour en révéler la vraie nature.

La scopeuse: Vous pouvez croiser ce type d'infirmière en salle de réveil (SSPI). La scopeuse est bien la seule à ne jamais avoir les fils de ses ECG qui s'emmêlent. Mais comment fait t-elle ? Les yeux rivés sur l'écran, elle se laisse bercer par le concert de "bips", rassurée par l'affichage des chiffres. Quand elle a eu un bébé, elle n'a pas dormi les six premiers mois. Pas parce que l'abominable ne faisait pas ses nuits, non ! Parce qu'elle laissait sa main sur son thorax pour vérifier ses mouvements respiratoires. Pour la scopeuse, il n'y a pas de bonnes surprises. Elle aime tout prévoir à l'avance. Et pour cause ! Dans une vie antérieure c'était un lapin nain domestique. Décédée brutalement d'une crise cardiaque le jour où un pigeon aveugle a foncé dans la baie vitrée du salon de ses maîtres, elle est revenue sur terre avec pour obsession d'anticiper tous les imprévus. Un peu psychorigide dans le fond, elle n'en n'est pas moins une personne de confiance.

La laveuse: Elle aime que tout soit propre et fleure la lavende. La laveuse a une prédilection pour les soins de nursing. Très maternelle dans l'âme, c'est aussi elle qui amène des bons petits plats pour l'équipe les week-ends travaillés. La laveuse parle d'une voix douce et aime prendre son temps. Dans une vie antérieure elle était bonne soeur. Décédée brutalement en pleine faute de gourmandise, un caramel coincé dans les voies aériennes, elle est revenue sur terre pour laver ses pêchés et ceux des autres par la même occasion. Vous pouvez la croiser à l'aube dans la chapelle de l'hôpital, "empruntant" un peu d'eau bénite dont elle versera quelques gouttes dans les bassines de toilette des patients. La laveuse a une façon de courber le dos au sens figuré comme au sens propre qui peut être assez exaspérante. Elle est néanmoins une collègue très serviable et une excellente médiatrice.

La bandeuse: Sa passion a commencé très tôt au collège, alors qu'elle se faisait de faux bandages pour échapper aux cours d'EPS. Ce qui aurait pu faire sourire a vite prit une autre tournure quand cette passion s'est transformée en trouble obsessionnel compulsif. La bandeuse est de loin la plus névrosée des infirmières. Elle milite activement contre les bas de contention, préférant de loin poser des bandes. Sur son chariot de soins, tout le matériel est disposé au milimètre près. Elle manque de s'étouffer de rage quand l'interne déplace malencontreusement sa boite de gants en s'en prenant une paire. La confection de bandages en spica et la pose de bandes de contention lui permettent d'assouvir ce besoin d'ordre et de précision milimétrique. Chez elle, même les grains de litière de son chat sont empilés les uns sur les autres. Dans une vie antèrieure, c'était un pharaon. Décédée brutalement, écrasée par une pierre mal placée lors de la construction d'une de ses pyramides, elle est revenue sur terre avec pour mission suprême de faire respecter le souci du détail au commun des mortels.

L'extubeuse: Vous la croiserez en service de réanimation principalement. L'extubeuse a une confiance en elle inébranlable. A son grand désespoir, le jour où elle a découvert que le père Noël n'existait pas, elle a commencé également à douter de son caractère divin. Plus tard, quand elle admit définitivement qu'elle n'était pas Dieu, elle choisit de combler sa frustration en reproduisant inlassablement la création du premier souffle. A défaut d'être Dieu, elle se sent désormais sa collègue. Dans une vie antérieure c'était le capitaine du Titanic. Décédée brutalement, noyée sous un iceberg, elle est revenue sur terre pour reprendre son souffle.

L'écouteuse: Elle ne jure que par les services de psychiatrie. Petite, les enfants dans la cour de récré l'encerclaient en criant "Dumbo! Dumbo!" à cause de ses oreilles décollées. En grandissant, elle est parvenue à faire de son complexe une force et a fait de l'écoute sa plus grande qualité. Sa transmission préférée ? " Ecoute active " bien entendu! L'écouteuse, à force de décortiquer et analyser chaque mot prononcé, peut parfois vous mettre mal à l'aise. Elle a au moins le pouvoir non négligeable de faire taire ceux qui parlent pour ne rien dire. Dans une vie antérieure, elle était espion au service du président des Etats-Unis. Affaiblie par une otite purulente, elle n'a pas entendu alors qu'elle surveillait les lignes téléphoniques, que l'affaire du Watergate allait être révélée au grand jour. Décédée brutalement, pendue à une corde à linge, elle est revenue sur terre avec l'inquiétude constante que quelque chose se dise derrière son oreille.

L'infirmier: Chez les Schtroumphs, chaque bonhomme bleu a sa particularité et/ou sa profession. Et puis il y a schtroumphette, qui n'a ni métier, ni personnalité. La légitimité de son existence est uniquement construite sur son genre féminin. Chez les bonnes femmes en blanc, c'est le contraire : il y a les piqueuses, les panseuses, les scopeuses, les laveuses, les bandeuses, les extubeuses, les écouteuses, les emmerdeuses, et puis il y a l'infirmier. Dans une vie antérieure, l'infirmier était un coq de basse-court. Décédé brutalement le cou tordu par un fermier, il a fini en chapon entre le foie gras et la bûche sur une table de réveillon. Il est revenu sur terre avec pour mission d'être entouré de dames jusqu'à la fin de ses jours, et cette fois-ci sans perdre ses attributs masculins.


Et vous, quelle infirmière êtes-vous ?




 




22 commentaires:

  1. Bonjour ! je ne fais pas partie du gang des infirmières, mais ton article m'a tellement amusée que je ne résiste pas au plaisir de le faire connaître sur mon Blog !
    La "rigolote" a une place de choix dans votre confrérie, non ?

    Quelques copinautes drogués de la blogosphère pourraient bien passer par là !
    Bonne fin de semaine

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  2. Bonjour ! Ça me fait d'autant plus plaisir que tu ne sois pas du milieu. Oui les rigolotes seront toujours les bienvenues !
    Bon week-end !

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  3. j'ai adoré cet article. merci pour le partage de ce si beau métier, trop méconnu, trop ignoré finalement

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  4. Merci Sherry, c'est vrai que peu connaisse vraiment notre profession, beaucoup nous rabaissent au rang de techniciennes de soins et c'est fort dommage car de part notre formation, basée sur les sciences mais aussi sur les sciences humaines (commication, psychologie, sociologie...) nous avons beaucoup plus à apporter.

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  5. Sourires ...il n'y a que la vieille Marmotte pour nous faire découvrir de si beau partage !!!
    Bonne journée

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  6. Ah!! Ma Juju de Marmotte! Si elle n'existait pas il faudrait l'inventer car sans elle je ne serais pas venue ici, piquée par la curiosité.C'est amusant, tu as du style.
    Impossible de trouver quelle infirmière je pourrais être.La moindre goutte de sang et je tombe dans les pommes.

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  7. Il y en a qui se lancent dans cette profession et qui ont peur du sang. Maso ?

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  8. Bonjour la Butineuse ?)
    La vielle Marmotte m'a vivement recommandé votre espace. Récemment hospitalisée, encore sous le choc d'un univers qui m'était parfaitement inconnu, et de nature curieuse, je découvre avec intérêt le votre.
    A bientôt

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  9. Armide et Pistol je vous souhaite un prompt rétablissement et j'espère que vous vous remettrez du choc de l'hospitalisation. Je serai intéressée de connaître votre point de vue et que vous m'expliquier ce qui vous a marqué, comment vous auriez aimé que les choses se passent pour que le choc soit moins rude ? Vous pouvez m'envoyer un email si vous le désirez

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  10. 11LA VIEILLE MARMOTTE Il y a 3 min
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    Réponse à TOUS

    Merci pour vos témoignages ! Merci CRAZY petiteNURSE ! C'est vrai que nous les apprécions nos infErmières ! .... que seraient les hôpitaux sans elles ? et quand nous ne pouvons nous déplacer et que notre état ne nécessite pas une hospitalisation, que deviendrions nous sans elles ....

    Certes, comme tout le monde, elles ont droit à leurs "humeurs ... et des gens têtus, on en rencontre partout !

    Je fais aussi partie de ces gens qui 'n'ont pas de veine' .. et il faut parfois les chercher ... J'en ai aidé certaines à faire leurs premiers pas dans ce métier ... Il le faut bien ... j'en ai eu des hématomes ... Mais bon ... Les piqures et les perf sur les mains, c'est pas le pied ! Mais bon ... on s'en remet !

    A travers cet article, Hommage soit rendu à ELLES qui sont au plus près de nous quand nous sommes en état de faiblesse ! OUI VOUS FAITES UN JOLI METIER que cela soit dit avec force et gratitude, sans accent péjoratif d'aucune sorte ... et Merci d'en parler avec HUMOUR ! même, et surtout s'il est difficile !

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  11. Très fine analyse. Je me suis reconnue dans la "scopeuse" ;-)

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  12. je pense me reconnaître dans la scopeuse ^^

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  13. Génial, très bien vu ! Tu as oublié "la glandeuse" celle qui s'arrête dix jours à cause d'une suture à l'arcade sourcilière. Pour le reste je te laisse le soin de développer étant donné ton talent.

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  14. Merci beaucoup à tous pour vos commentaires. La glandeuse n'étant jamais là je ne pouvais pas la décrire ;-)

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  15. Super blog, excellent style, j'adore! Je vous ai découverte grâce à une copine infirmière, et là, je découvre votre quotidien... J'ai énormément de respect pour votre métier, vous avalez des couleuvres régulièrement et vous faites un boulot admirable. Dommage que les médecins l'oublient si souvent... Un peu comme nous, en fait, les pharmaciens... Bonne continuation!

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  16. J'apprends avec délectation que j'ai espionne au service des Etats-Unis ! C'est formidable pour moi qui vénère aujourd'hui le capitalisme, le Coca et Justin Bieber. Comme quoi, il y a toujours des restes ;)
    Excellent article, excellent fou-rire : merci pour ça !

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  17. Je me prépare ne ce moment pour le concours, je vois qu'il y a beaucoup de souvenirs lors de cette prepa... L'aiguille est à la piqueuse ce que la Ferrari rouge est au kéké.
    C'est de bonnes caricatures... J'étais peut être un coq, qui sait ! Mdr

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  18. Sinon, je n'ai pas peur du sang, j'ai pas m'en rassurer en travaillant dans les blocs opératoires d'un CHU.
    C'est sûr que ça ne doit pas être très confortable.
    Mais bon, j'ai un message d'espoir pour ceux qui ont cette peur ou cette phobie (qui celle ci sera peut être plus dure a soigner).
    Je connais un pompier qui avait peur du sang, il en tombait dans les vapes. Et il s'est habitué jusqu'au jour où il n'avait plus peur du sang

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    1. J'ai souvent des otites, laquelle suis-je? je m'interroge...





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  19. ancien juriste et nouveau ide depuis 3 ans et déja je pense a quitter de corps de métier......vous avez oublie les vaniteux, les égocentriques, les narcissiques, les médisants,etc j'ai du étre un mauvais coq dans mon ancienne vie.....

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  20. C'est vrai que c'est une profession à part.. J'aurais aussi validée "Infirmière femme frustrée?" et la fameuse catégorie de l’infirmière qui t'explique, car au final, il y a des jours ou il leur reste que ça (et finalement pourquoi se priver quand on peut faire plaisir). Et nous valeureux coqs, nous sommes l'oreille attentive qui porte le poids de 500 ans d’inégalité homme femme. Mais rassurons nous, infirmier, çà a aussi des bon coté (ha bon le salaire non plus alors?)
    Article vraiment sympa, j'ai bien rigolé, bonne continuations à tous ;)

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